S’il est clair que les entreprises – notamment celles soumises aux obligations déclaratives extra-financières – matérialisent désormais les attentes de leurs parties prenantes, elles sont encore trop peu nombreuses à vraiment saisir l’opportunité que ce dialogue offre. Pourtant, les avantages sont bien réels et la prise en compte des attentes parties-prenantes ne doit pas être vécue comme une contrainte mais comme un atout positif de la « méthode RSE ».
Consulter ses parties prenantes, pour quoi faire ?
Les relations parties prenantes sont indispensables à la prise de décision dans les démarches de développement durable afin de dessiner une stratégie RSE efficace. En effet, une bonne stratégie repose avant tout sur un diagnostic robuste pour lequel il est important de bien répertorier ses impacts. La complexité des business models peut rendre difficile la réalisation d’un diagnostic objectif de la durabilité réelle de son modèle par l’entreprise. Dès lors, l’éclairage des parties prenantes de l’entreprise est indispensable.
Mais la consultation parties-prenantes va bien au-delà du simple diagnostic des enjeux et permet aussi de détecter et co-construire des solutions de progrès durables pour l’entreprise.
Pour ce faire, deux étapes préliminaires sont incontournables : la première est de bien identifier et cartographier ses parties prenantes, la seconde est de bien dialoguer avec elles.
Bien identifier et cartographier ses parties prenantes
Le concept de parties prenantes n’étant pas officiellement reconnu dans le droit Français, les entreprises peuvent parfois avoir du mal à les lister et à les cartographier de manière exhaustive. Ainsi, elles ont naturellement tendance à se focaliser sur leurs employés, clients et fournisseurs.
En réalité, les parties prenantes d’une entreprise sont nombreuses, variées et d’influence diverse. Une entreprise n’a pas le loisir de décider qui sont ses parties prenantes puisqu’on regroupe sous ce terme toute personne, groupe ou organisation pouvant impacter ou être impacté par les décisions ou actions de l’entreprise.
S’il est de coutume de distinguer les parties prenantes selon qu’elles sont internes ou externes à l’entreprise, il est plus efficace pour bien les cartographier de penser ses parties prenantes selon différentes typologies et notamment le caractère « contractuel » de la relation que nous avons avec elles ou à l’opposé le caractère « diffus » de celle-ci (comme le développent les travaux de Bonnafous-Boucher et Pesqueux dès 2006).
Bien dialoguer avec ses parties prenantes
Le dialogue parties prenantes est avant tout un état d’esprit et une méthode au cœur de la RSE et du développement durable. Pour bien dialoguer, les entreprises doivent changer de posture, être à l’écoute de leurs parties prenantes, prendre en compte leurs perspectives et leurs critiques pour avancer. C’est un comportement nouveau à adopter pour les entreprises, une posture qui permet d’accepter les remises en cause et de rechercher de manière sincère des accords de progrès.
Ce changement de paradigme est loin d’être évident pour les entreprises et nécessite d’être dans une démarche d’écoute sincère, d’ouverture à l’autre et à l’intérêt général, ce n’est surtout pas de la communication ! Si beaucoup trop d’entreprises hésitent encore à consulter leurs parties prenantes c’est bien souvent qu’elles craignent la critique et ne savent pas entretenir seules ce dialogue constructif.
Finalement, les entreprises doivent apprendre à voir dans le dialogue parties prenantes une méthode qui rend possible une meilleure compréhension de leurs impacts et la définition d’une stratégie RSE qui résonne avec les attentes de la société. Ce dialogue permet clairement de réintégrer la dimension politique dans la pensée stratégique de l’entreprise, mais il permet aussi aux entreprises d’être dans l’anticipation et d’être plus résilientes. Dans un contexte de « stress test », « 79% des entreprises affirment [fin 2020] que la qualité de leur relation avec leurs parties prenantes leur a permis de mieux gérer la crise liée à l’épidémie »*.
* sondage extrait du rapport du Comité 21 publié en juin 2021, terrain réalisé entre octobre et décembre 2020.
Sylvie Laplace, Directrice Conseil
LinkUp Factory met son expertise conseil en RSE, stratégie de marque engagée et en changement de comportement au service des entreprises et des marques qui souhaitent bâtir une démarche d’engagement ambitieuse et réussir leur transition vers un modèle plus durable.
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