L’acculturation à la RSE : Une urgence pour les membres des COMEX !

14 juin 2023

La conférence de presse va commencer. Le directeur général de cette belle ETI relit une dernière fois ses notes. Aujourd’hui, il parle des engagements en matière de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Tout est prêt. Le dirigeant prend la parole : « Depuis de nombreuses années, le RSE est capital pour notre entreprise ». Un article malheureux… et ce sont les efforts de milliers de collaborateurs qui perdent en un instant leur crédibilité aux yeux des médias !

Combien de fois la RSE prend-t-elle des accents masculins dans la bouche de dirigeants encore trop peu aguerris à ses différents enjeux et dépourvus de vision globale ? Trop souvent, à un moment où le contexte ne le permet plus !

Rapports du GIEC… pressions réglementaires… nouvelles exigences du monde de la finance… attentes sociétales de plus en plus affirmées… Pour les COMEX, la RSE n’est plus la cerise sur le gâteau, c’est le gâteau ! Or, force est de constater que le niveau culturel moyen de leurs membres sur ces sujets reste très insuffisant.

Silotage et culture parcellaire de la RSE

Bien sûr, la transformation RSE est en marche dans une grande majorité d’entreprises, avec des plans d’actions déployés par les différentes directions pour traiter les sujets de compliance, limiter les risques mais aussi, de plus en plus souvent, porter l’ambition bien au-delà de la contrainte réglementaire.

Pourtant, cet effort est traité en « silos ». Au niveau du COMEX, cela signifie que chacun de ses membres devient, individuellement, de plus en plus pointu sur les enjeux identifiés dans sa fonction, sans pour autant être doté d’une vision globale et structurante, désormais si essentielle à l’action.

Un prisme parcellaire d’ailleurs corroboré par une récente étude* relevant que 85% des membres de Conseil d’administration estiment devoir renforcer leurs connaissances sur les sujets climatiques – 65% affirmant que la connaissance des enjeux climatiques n’est pas un critère de sélection du PDG. Si cette étude ne concerne que le Conseil d’administration et la question climatique, elle donne le ton…

Trois exigences qui justifient l’urgence d’une démarche d’acculturation

Dans un contexte où la maturité générale des acteurs progresse vite – autant que le niveau du « brouhaha » émis chaque jour sur le sujet de la RSE, se différencier pour être réellement écouté implique désormais de répondre à 3 exigences :

L’exigence de l’engagement

Par sa capacité à agir, à déployer, l’entreprise est un acteur du changement, perçu aujourd’hui comme tel par les citoyens. Au-delà de la satisfaction de ses clients, de ses collaborateurs et de ses parties prenantes, elle doit donc s’engager pour construire une société plus durable, une société de progrès. Cela crée de nouvelles opportunités pour les entreprises qui sauront s’en saisir. Ainsi que des risques pour celles qui ne seront pas au rendez-vous ou qui se verront opposer leurs engagements passés et non tenus.

L’exigence du réel

Cet engagement suppose un changement en profondeur des modes de production, de distribution, de gouvernance. Il exige des actions globales, tangibles, mesurables, de long terme plutôt que du saupoudrage ou des effets d’annonce. Il fait donc de l’impact et de son évaluation une action en tant que telle.

L’exigence de la sincérité 

Ce mouvement vers une entreprise plus responsable et plus engagée affecte nécessairement le discours que portent les membres des COMEX, à l’interne comme auprès des parties prenantes externes. Ils se doivent de convaincre non seulement qu’ils agissent dans la durée et sur la base d’une vision globale cohérente, mais aussi que leur parole porte un combat sincère.

 

Ce nouveau rapport entre l’entreprise et la société change fondamentalement le rôle de chacun des membres d’un COMEX. Encore accessoire il y a peu, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose désormais comme l’élément central d’un modèle unifiant la performance économique, les enjeux commerciaux et les attentes des diverses parties prenantes. On comprend mieux pourquoi une (re)mise à niveau généralisée sur ce sujet devient une urgence vitale pour chaque entreprise !

 

* Heidrick & Struggles et INSEAD Corporate Governance Centre, Changing the climate in the boardroom, décembre 2021.

Philippe Raffin, Vice-Président chez LinkUp

 

Vous voulez connaitre les offres de LinkUp sur ce sujet ?

N’hésitez pas à prendre contact avec Julie Petitprez (julie.petitprez@linkupfactory.com)



Depuis plus de 10 ans, LinkUp s’est donné la mission d’aider les entreprises et les marques à construire et exprimer leur utilité sociétale, à faire de leurs engagements un levier de performance et à accompagner les changements de comportement nécessaires à un monde plus durable. Vous souhaitez vous faire accompagner ? Contactez-nous !