L’été 2023 a scellé un triste record, se révélant l’épisode le plus chaud jamais enregistré en Europe selon le service Copernicus. Le changement climatique draconien n’épargne aucun acteur économique, plaçant sous les feux des projecteurs la capacité d’adaptation des entreprises. La question se pose alors : comment assurer un monde qui tangue sous les assauts environnementaux ?
Dans le cadre d’une discussion animée par Philippe Raffin, vice-président de LinkUp, Janani Kumar, pilote de la stratégie climat BtoB de la MAIF et Astrid Forget manager senior chez Goodwill management ont dévoilé conjointement leurs études, cristallisant les enjeux des risques climatiques croissants pour les TPE et PME.
Phillipe Raffin Janani Kumar Astrid Forget
Acteur majeur de l’économie sociale et solidaire, la MAIF, société à mission depuis juillet 2020, et Goodwill Management, cabinet spécialisé en RSE, se positionnent comme précurseurs d’une performance économique à la fois responsable et soutenable. De concert avec l’agence Lucie et Baker Tilly France, ils ont en 2022 ausculté les risques climatiques pour les TPE et PME.
Les PME, qui forment 99,9 % du tissu entrepreneurial français et englobent 48,7% des emplois salariés, se trouvent, elles aussi, sous la menace climatique. Naviguant entre risques physiques (feux de forêt, inondations, sécheresses) et risques de transition (réglementaires, réputationnels, de marché), leur solidité – voire leur pérennité – dépend de leur prise en main proactive de cette situation.
Deux démarches complémentaires s’imposent : réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et moduler leurs impacts sociétaux et écologiques.
Constat alarmant : 14% des entreprises déclarent avoir déjà été affectées dans le fonctionnement de leur structure par le changement climatique :
– Températures extrêmes (vagues de chaleur, canicules)
– Inondations (pluies, orages, crues fluviales)
– Sécheresse et contraction des ressources hydriques
Et les répercussions de ces variations climatiques se déclinent en 5 contraintes principales :
– Durcissement réglementaire
– Escalade de la fiscalité carbone ou environnementale
– Oscillation des coûts et délais d’approvisionnement
– Raréfaction des ressources et pénurie de matières premières
– Disruption dans l’approvisionnement fournisseur
L’étude accentue un focus effrayant sur les vagues de chaleur, indiquant une multiplication par 6 du nombre de TPE/PME exposées à plus de 50 jours anormalement entre aujourd’hui et 2050.
Les répercussions anticipées sont catastrophiques, incluant une dégradation des conditions de travail et une raréfaction des matières premières.
Une simulation cartographique du nombre de journées anormalement chaudes donne un idée de l’enjeu :
MAIF propose un itinéraire pragmatique pour les acteurs sectoriels : former aux enjeux climatiques, identifier les risques spécifiques à leur structure, implémenter des actions concrètes, et, en dernier lieu, monitorer et affiner leur dispositif d’adaptation au fil du temps. Un accompagnement sur mesure est proposé aux TPE/PME, plaçant la mutualisation des risques climatiques futurs comme une des réponses à cet enjeu colossal.