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Aujourd’hui, en matière d’alimentation, la sensibilisation en lien avec les sujets de nutrition, de transformation et de respect de l’environnement se développe. Dans ce contexte, plusieurs systèmes de notation et d’étiquetage ont émergé, visant à informer les consommateurs et à orienter leurs choix vers des options plus saines et plus durables. Comment fonctionnent-ils concrètement ? Permettent-ils toujours d’aiguiller le consommateur dans ses choix ? Quelles opportunités ?
Nutri-Score, point sur le calendrier d’harmonisation à l’échelle européenne et les récentes évolutions de l’algorithme
Le Nutri-Score, déployé en France en 2017, est désormais largement utilisé sur les emballages alimentaires, avec près de 70% de marques engagées dans la démarche*. Depuis 2021, un comité de pilotage réunissant 7 pays dont la France supervise la mise en œuvre du Nutri-score. Le comité scientifique associé est chargé d’évaluer les modifications à apporter à l’algorithme. Ces travaux ont donné lieu à une modification de l’algorithme de calcul, mise en œuvre en France depuis début 2024. En parallèle, le Parlement européen a voté en faveur d’un système d’étiquetage nutritionnel harmonisé et obligatoire pour tous les pays de l’Union, sujet qui fait débat et dont les discussions s’accélèrent ces derniers mois.
*Oqali, 2023 https://www.oqali.fr/media/2023/12/OQALI-2023_Suivi-du-Nutri-Score.pdf – données en parts de marché estimées dans Oqali, en volumes de ventes
Classification des produits dits « ultra-transformés » : où en sont les débats autour de l’approche NOVA ?
La classification NOVA, développée en 2009 par des équipes de recherche au Brésil, catégorise les aliments en fonction de leur degré de transformation. Utilisée notamment en France comme grille pour qualifier l’utra-transformation dans les études épidémiologiques ou dans le Plan National Nutrition Santé, sa pertinence est néanmoins discutée au sein même de la communauté scientifique. Certains chercheurs remettent en question sa capacité à classifier de manière univoque les aliments, et la grande diversité des produits inclus dans NOVA 4 (catégorie définissant l’ultra-transformation) dont certains présentent un Nutri-score A ou B. Des débats d’autant plus d’actualité que des réflexions sont en cours pour combiner un affichage unique Nutri-score et ultra-transformation (NOVA 4).
Scores environnementaux : point à date sur l’Eco-Score et le Planet Score
La loi Climat et Résilience de 2021 a donné le cadre pour définir un affichage spécifique destiné à apporter aux consommateurs une information relative aux impacts environnementaux. Le ministère de la transition écologique et l’ADEME pilotent l’ajustement et la sélection de ce score, qui s’inspirera sans doute de 2 scores actuellement en circulation.
- L’éco-score, à l’initiative d’un consortium d’entreprises dont Yuka
- Le Planet score, porté par des acteurs de la bio.
Tous deux se basent sur les données Agribalyse (ADEME) complétés par des indicateurs différents pour prendre en compte les impacts sur la biodiversité, le climat, … Le choix des critères à faire figurer est un défi complexe à relever. La proposition de score finalisée devrait être partagée courant 2024 par l’ADEME et le Ministère.
Scoring : quels sont les risques ?
Malgré leur intention louable, ces différents scores peuvent accroître la confusion des consommateurs en générant une multitude de labels et autant de messages parfois contradictoires dans l’esprit du consommateur. Comment arbitrer en effet, face à un produit Nutri-score B, AOP mais ultra-transformé et un Eco-score C ? Ces scores ont également tendance à réduire l’alimentation à quelques dimensions, négligeant d’autres aspects tels que le plaisir gustatif et l’hédonisme.
Faire de ces scores une opportunité
Ces labels sont par essence toujours imparfaits, car simplifiés. Ils n’en constituent pas moins des opportunités à saisir, à différents niveaux.
En effet, les scores nutritionnels et environnementaux se révèlent être des outils précieux dans l’optimisation de l’offre alimentaire, permettant de piloter des chantiers visant à améliorer les gammes de produits ou à orienter de nouvelles stratégies. Leur utilisation va au-delà de la simple notation, offrant une « information augmentée » aux consommateurs. Cette information agrégée peut être optimisée pour une meilleure compréhension, en complétant les données manquantes telles que la fréquence de consommation, les portions, ou encore en fournissant des détails sur le processus d’élaboration et des enseignements sur les aspects environnementaux. Ils jouent un rôle actif dans la transition alimentaire et écologique, contribuant ainsi à changer les représentations et valoriser les démarches engagées. Pour les marques, afficher ses notations permet d’adopter une position de leader engagé et témoigne d’une volonté de faire évoluer les normes de son industrie, tout en adoptant une approche basée sur la transparence vis-à-vis des produits proposés.
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