Les stratégies RSE des industriels correspondent-elles aux attentes des investisseurs ?

05 octobre 2022
Date de l'événement : 27 septembre 2022, 8h45

Replay de la Conférence ESG & Agroalimentaire

 

Les industries agroalimentaires (IAA) ont été parmi les premières à être interpellées par leurs parties prenantes et à devoir travailler sur leur responsabilité sociétale.

Pourtant, aussi bien l’évolution réglementaire récente que l’exigence croissante des investisseurs en matière de critères ESG créent une pression toujours plus forte sur les décideurs et leurs stratégies.

Où en est-on en matière réglementaire en 2022 ?                                                                                          Comment le regard des investisseurs a-t-il évolué sur les critères ESG ?                                                  Comment progresser efficacement malgré la multiplication des standards et l’absence d’une méthode homogène de notation ?                                                                                                                                      Comment éviter le piège du greenwashing et inscrire sa stratégie RSE dans une utilité sociétale redéfinie et clairement revendiquée ?

 

Sandrine Blanchemanche, Directrice Pôle alimentation saine et sûre et durable à l’ANIA :

« Aujourd’hui, nous avons des réglementations très structurantes qui évoluent avec de nouveaux décrets sortant toutes les semaines, par exemple la loi AGEC. Il est donc difficile pour un patron de PME de décrypter ces mesures sur l’ensemble des dimensions qui le concerne. »

Ces dimensions, on peut les diviser en 3 grandes catégories :

L’impact environnemental qui correspond au bien-être animal, à la décarbonation, par exemple.              L’économie circulaire, c’est-à-dire tout ce qui touche aux modifications d’emballages, au recyclage                Le numérique, la data.

L’enjeu principal est d’harmoniser ces thèmes tout en assurant la pérennité de l’entreprise, qui ont un vrai besoin d’accompagnement pour assurer ces transformations en profondeur. Cependant elles attendent des investisseurs une vraie compréhension de leur système réglementaire.

 

Michel Chabanel, Président de Cerea Partners et ancien président de France Invest et Déborah Rajaosafara, Responsable ESG chez Cerea Partners :

« Nous sommes tous concernés par l’agroalimentaire et historiquement, ce secteur est un très bon élève en terme de RSE grâce à une implication de longue date. Notre problématique en tant que fond d’investissement est de savoir comment définir les objectifs communs et accompagner ces entreprises ? »

« Il faut distinguer 2 choses : D’une part l’alignement d’intérêt entre les entreprises et investisseurs permettant de créer de la valeur sur le long terme. D’autre part, des exigences réglementaires dépendant de textes européens qui ne sont pas forcément adaptées à toutes les entreprises. »

C’est sur la base de 3 grands piliers qu’a décidé d’investir Cerea Partners :

Mieux nourrir, s’expliquant par une offre diversifié de produits à un prix abordable.                                    Mieux vivre, correspondant aux entreprises cherchant à produire plus sain : moins de sucre, moins de sel, moins d’ingrédients.                                                                                                                                          Mieux produire, c’est à dire la prise en compte de tout l’amont : pesticides, usage de l’eau, de l’énergie.

Pour Cerea Partners, il est important de s’appuyer sur au moins l’un de ces 3 piliers pour développer les investissements.

 

Philippe Raffin, Vice-Président chez LinkUp :

« On ne fait pas rêver une partie prenante avec des normes ESG, il y a la nécessité de construire un narratif structuré fort pour donner de la perspective et de l’ambition ».

Se doter d’un narratif fort est bénéfique pour 3 raisons :

L’attractivité employeur : Aujourd’hui en France 1 salarié sur 2 considère que son entreprise n’a pas de démarche d’engagement. Un récit bien construit permet donc de fidéliser et d’attirer des talents par une stratégie RSE claire et appropriable.                                                                                                                          Un meilleur aspect réputationnel plus général, qui s’étend pour l’ensemble des parties-prenantes et permet de créer de la préférence afin d’éviter le désengagement et donc une perte d’investissement.                        Gérer la complexité des sujets : Le récit permet de donner du temps et des marges de manoeuvre sur des projets de fond, difficile à adresser et à transformer. Il adresse un sujet crédible sans l’amoindrir ou le sous-estimer.

Derrière le narratif de la RSE se pose la problématique du greenwashing, on évolue sur une « crête » en permanence entre simplification et survalorisation. La ligne rouge est très mouvante selon la temporalité et la complexité du sujet.

 

Damien Brisemontier, Responsable Affaires Institutionnelles et finance durable chez France Invest :

« En complément de la réglementation SFDR pour le monde de la finance et CSRD pour les entreprises, il est nécessaire de normaliser les questionnaires demandés pour faciliter l’accompagnement des entreprises »

 


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